17 Janvier 2012
Avez-vous remarqué comme les mots nous questionnent ? Comme ils nous intriguent ? Comme ils chatouillent nos oreilles ou glissent sur la langue comme des bonbons acidulés ? Comme ils nous amusent ou nous blessent ?
Les mots assemblés font le texte, mais seuls ils sont déjà tout un univers et nous pouvons les collectionner comme les coquillages ramassés à marée basse. Et constituer un trésor où chaque mot est comme une pépite.
Ce trésor, il peut aussi être partagé. C'est ce que je vous propose de faire en 2012 : offrons des mots et partageons-les grâce à la bibliothèque : mots savants, mots de métier, mots rigolos, mots d'ailleurs... et pourquoi pas des mots nouveaux ?
Pour commencer, voici un mot glané la semaine dernière et se trouvant très seul :
Prosopopée
Passeur du mot : Virginie, enseignante et lectrice
Lieu de découverte : au détour d'une discussion sur la philosophie
La prosopopée est une figure par laquelle on fait parler et agir une personne que l'on évoque, un absent, un mort, un animal, une chose personnifiée (Dictionnaire culturel en langue française, sous la direction d'Alain Rey).
Exemple : La ballade des pendus de François Villon
Frères humains, qui après nous vivez,
N'ayez les coeurs contre nous endurcis,
Car, si pitié de nous pauvres avez,
Dieu en aura plus tôt de vous mercis.
Vous nous voyez ci attachés, cinq, six :
Quant à la chair, que trop avons nourrie,
Elle est piéça dévorée et pourrie,
Et nous, les os, devenons cendre et poudre.
De notre mal personne ne s'en rie ;
Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre !