Médiathèque de Saint Savournin

Comme une envie de... médiathèque

Club lecture du mercredi 9 janvier 2013

Les coups de coeur de Béatrice

 

Sur la route du papier de Eric Orsenna

L'auteur rend hommage au papier en présentant ses techniques de fabrication ancestrales ou modernes, à différents endroits de la planète, ainsi que les multiples utilisations de ce matériau.

Troisième volet du Petit précis de mondialisation après le coton et l'eau, la route du papier a permis à Béatrice d'apprendre tout un tas d'informations sur la fabrication de ce matériau. Elle a aimé la démarche très tournée vers les aspects environnementaux (déforestation par exemple). Cette lecture lui a donné envie de lire les deux autres ouvrages. Le coton l'a également intéressée malgré une orientation de l'analyse plus économique et politique.

 

 

La Dactylographe de Mr James de Michiel Heyns

En 1907, Theodora Bosanquet devient la secrétaire d'Henry James et l'assiste jusqu'à sa mort. Rebaptisée Frieda Wroth dans ce roman, elle raconte les dernières années de l'écrivain tout en restituant l'atmosphère de Lamb House, où se croisent des domestiques, des disciples, une médium, la famille James, etc.

C'est la vie en Angleterre de l'américain Henry James qui est ici racontée à travers le regard de sa dactylographe. Ce roman, outre ce qu'il nous dit des méthodes d'écriture et des habitudes de vie de Mr James, évoque également la condition des femmes. Sur le plan littéraire, il a donné envie à Béatrice de lire Henry James et Edith Wharton ("Chez les heureux du monde").

 

 

Les coups de coeur de Linden

 

Les derniers jours de Stefan Zweig de Guillaume Sorel

L'évocation romanesque de l'exil brésilien de S. Zweig et des derniers jours qu'il passa avec sa femme, de septembre 1941 à février 1942, date du suicide du couple, devient une BD personnellement scénarisée par l'auteur du roman, L. Seksik.

Très belle BD, mais assez triste car on comprend que Zweig ne croit plus à la vie. L'auteur évoque également toutes les difficultés et tiraillements qu'engendrait le fait d'être allemand à l'étranger à cette époque.

 

 

 

Effleurés de Isabelle Bauthian

Fleur et Christophe n'étaient pas faits pour se rencontrer. Christophe a une vie bien réglée de cadre dans une grande entreprise. Fleur n'est là que de passage, le temps d'un job d'été, elle est décontractée, peu impliquée. Ils connaissent une de ces histoires supposées ne pas devoir durer, tant tout semble les opposer. Mais le rôle des conventions et des apparences réserve des surprises.

BD très réussie sur le thème de ce que l'on accepte de l'autre, ce que l'on croit de l'autre.

 

 

 

Serial Eater de Tobie Nathan

A Paris, une juge d'instruction doit faire face à une succession de cadavres découverts sur des autels d'églises. L'action débute en septembre 2001 et se fait vite oublier à cause des attentats des Etats-Unis. Personnes n'y songe mais il se pourrait qu'un lien existe entre les meurtres de l'assassin fou et les attentats qui ont anéanti les deux tours de Manhattan.

Tobie Nathan est ethno-psychiatre, du moins c'est ainsi qu'il se définit. Il propose ici un polar glauque, mais haletant, dans lequel la folie meurtrière se mêle à la religion.

 

 

 

Little Big Bougnoule de Nor Eddin Boudjedia

Un fils d'immigré algérien venu vivre en France avec sa famille, dans les années 50 et aujourd'hui architecte et bien intégré, se trouve un jour confronté à la question de ses origines. Un voyage aux portes du désert le conduit à remettre en question ses préjugés et ses illusions. Premier roman.

Ce roman très poétique, bien écrit, est un roman de la découverte de l'initiation à un pays qui était celui des parents du personnage principal, mais qui n'est pas le sien. L'auteur y décrit de belles rencontres avec des gens qui laissent les autres vivre, qui les respectent tels qu'ils sont. Titre présenté à l'occasion des Lectures d'exil par la Cie Fragments

 

 

Le coup de coeur de Philippe

 

Le Grand voyage de Nicolas Vanier (2 tomes)

Dans les montagnes Rocheuses du Yukon, Raian, le vieux chef des Indiens Nahanni, emmène Mohawks, son arrière-petit-fils, jusqu'à la pierre sacrée de la tribu. Il lui révèle son destin : Mohawks est le prochain Zuyis. Une fois par génération depuis des temps immémoriaux, un homme est chargé de faire le Grand Voyage, un périple qui relie tous les villages indiens du Grand Nord.

Dans ces romans, c'est comme dans sa vie : Nicolas Vanier ne quitte pas le Grand Nord. Et comme dit Philippe : "Je me les gèle, mais j'aime ça !".

 

 

 

Les coups de coeur de Catherine

 

Certaines n'avaient jamais vu la mer de Julie Otsuka

En 1919, des Japonaises partent rejoindre aux Etats-Unis des compatriotes auxquels elles sont promises. Bercées d'illusions, elles vont endurer de cuisantes déceptions face à des maris brutaux, la xénophobie, un travail harassant, la barrière de la langue. Lors de la Seconde Guerre mondiale, suspectées par le pouvoir, elles sont enfermées dans des camps de concentration. Prix Femina étranger 2012.

Un roman poignant et très poétique, écrit avec comme sujet "nous", comme dans un choeur. Catherine a trouvé ce procédé littéraire fascinant car il permet de faire parler toutes les femmes. Il lui a rappelé, dans le procédé narratif, la lecture d'un roman très fort de Charles Juliet, "Lambeaux".

 

L'Ile des oubliés de Victoria Hislop

A la recherche de son histoire familiale, Alexis, une jeune Anglaise, se rend en Crète dans le village natal de sa mère. Elle y apprend que son arrière-grand-mère est morte à Spinalonga, une colonie de lépreux proche du village. Elle décide de percer le secret de ses ancêtres et de découvrir les raisons pour lesquelles sa mère a rompu avec son passé. Premier roman.

Une saga familiale touchante.

 

 

 

 

Catherine a également souhaité nous faire découvrir un auteur qu'elle aime particulièrement : 

Kate O'Riordan

Londonienne d'adoption, Kate O'Riordan a grandi dans la petite ville de Bantry sur la côte ouest de l'Irlande. Son premier roman 'Intimes convictions', traduit aux Éditions Joëlle Losfeld en 2002, a été sélectionné sur la liste du prix Dillons First Fiction Prize puis adapté à la télévision. L'auteur y mêle avec succès le thriller psychologique et le roman d'amour. En 2004, c'est la parution de "Une mystérieuse fiancée". Avec 'Le Garçon dans la lune', publié en 2008 et 'Pierres de mémoire', paru en 2009, l'écrivain signe deux nouveaux opus remarqués dans lesquels elle interroge les relations familiales.  Dans son cinsuième et dernier titre paru (2010), "Un autre amour", elle explore la fragilité des sentiments humains.

Les romans de cet auteur sont sombres, voire noirs, très denses avec une très bonne approche psychologique. Ils sont très prenants et on ne les quitte pas d'une ligne, même s'il n'y a pas de vrai suspens.

 

Les coups de coeur de Véronique

 

The Queen is dead de Aurélia Bonnal

Elo, jeune trentenaire parisienne, et Bert, employé d'un marchand de vin de Carcassonne, n'ont rien en commun. Pourtant, ces deux êtres vont débuter une belle amitié et se découvrir des points communs : un passé familial violent, des lectures de hasard, un passion pour la musique des Smiths... Premier roman.

« Écrire, c'est rester sur le qui-vive ». C'est sous le patronage de J. Cayrol que se place la collection de Buchet-Chastel qui entend promouvoir une littérature singulière, française et contemporaine. Belle réussite pour ce roman à l'écriture très personnelle et qui évoque la nostalgie de l'adolescence qui peut venir en vieillissant, mais aussi notre monde numérique où tout le monde finit par retrouver tout le monde, y compris ceux qui ont voulu fuir.

 

Gains de Richard Powers

A travers l'aventure de Clare Inc., une petite entreprise familiale américaine de savon créée en 1830 à Boston et devenue au fil des années une multinationale de la chimie, Richard Powers retrace un siècle et demi de capitalisme, évoquant au passage la mentalité des premiers pionniers, l'évolution du syndicalisme, du management, de la publicité et de la communication.

Tout à fait passionnant pour qui est néophyte sur les questions économiques et du monde des entreprises. Ce roman permet de mieux comprendre les difficultés rencontrées aujourd'hui par les grosses entreprises. Un seul bémol sur l'histoire parallèle d'une femme en 2010 qui souffre d'un cancer, sans doute lié aux produits des usines de Clare Inc., mais dont la chimiothérapie est décrite avec un peu trop de précision et de réalisme.

 

Malavita de Tonino Benacquista

La famille Blake vient oublier le passé de M. Blake, ancien parrain de la mafia, dans la campagne normande. Elle espère se fondre dans la population locale, mais le même jour une famille américaine s'installe dans la villa d'en face. Il s'agit en fait d'une équipe du FBI, car dans la région personne n'ignore qui est M. Blake.

A part vous dire que c'est un roman noir hilarant et que Malvita, autre nom donné à Cosa Nostra, est aussi le nom du chien des Blake, aller plus loin serait prendre le risque de déflorer une histoire à rebondissements multiples. Et si, comme Véronique, vous avez aimé, poursuivez avec "Malavita encore"... Tonino Benacquista est aussi l'auteur avec Jacques Ferrandez de la bande dessinée "L'Outremangeur", disponible à la bibliothèque.


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