20 Novembre 2020
Marie-Pierre profite de sa retraite bien méritée de bibliothécaire pour lire (entre autres choses). Et elle partage avec nous ce livre qu'elle qualifie de très belle découverte : Trois jours dans la vie de Paul Cézanne de Mika Biermann. L'écriture est remarquable, vivante, poétique et rugueuse à la fois : un petit bijou littéraire qui donne envie de lire tout le reste de l’œuvre de cet auteur... Un vrai coup de cœur !
Véronique l'a lu également et l'a également beaucoup aimé ; la présentation du peintre, loin des biographies académiques et des représentations muséales, nous montre un Cézanne "rustique" grâce à une écriture qui fait appel à tous nos sens et nous fait sentir le monde des chemins, des odeurs de garrigue aux odeurs de merde. Cela peut paraître cru, mais pour moi, c'est juste la vie.
L'œil chafouin, le poil hirsute, Paul Cézanne crapahute par les collines, suant sous son melon, le dos courbé sous le poids du chevalet. Apparaît la bottine d'une femme gisant sur un talus, et c'est le drame. Trois jours dans la vie de Paul Cézanne suffisent à Mika Biermann pour faire sauter les écailles de peinture, gratter la trame, ajourer jusqu'à l'os le portraitiste de la Sainte-Victoire. Un vilain fait divers transformé en une odyssée de garrigue sur une mer de peinture, dans le sillage du peintre bourru, vaniteux et obsédé par des chimères grotesques qui n'engendrent pas la mélancolie. On en termine la lecture l’œil fringant et les doigts maculés de couleurs fauves. [4ème de couverture]