16 Juillet 2015
Pour cette dernière rencontre avant la pause estivale, Catherine nous a fait cadeau d'un extrait du roman de Will Schwalbe "Le parfum de ces livres que nous avons aimé" :
Ce que j'aime par-dessus tout dans les livres est leur existence physique. Les livres électroniques vivent hors de notre vue et disparaissent de nos pensées, tandis que les livres imprimés ont un corps, une présence. Bien sûr, ils vous échappent parfois en se cachant dans des lieux improbables, par exemple une boite pleine de vieilles photos encadrées, ou le panier à linge, enveloppés dans un T-shirt. Mais à d'autres moments, ils vous défient et vous trébuchez littéralement sur des bouquins que vous aviez oubliés depuis des semaines ou des années. Je recherche souvent les livres électroniques, mais ils ne viennent jamais à ma rencontre. Ils peuvent me faire ressentir quelque chose, mais je ne peux les toucher. Ce sont des âmes sans chair, sans texture et sans poids. Ils peuvent entrer dans votre esprit mais sont incapables de vous bouleverser.
MERCI CATHERINE !
Méconnue de son vivant, une artiste new-yorkaise, Harriet Burden, fait, après sa disparition, l'objet d'une étude universitaire en forme d'enquête qui, menée auprès de ceux qui l'ont côtoyée, dessine le parcours d'une femme aussi puissante que complexe n'ayant cessé, sa vie durant, de souffrir du déni dont son oeuvre a été victime. Épouse irréprochable d'un célèbre galeriste régnant en maître sur la scène artistique de New York, mère aimante de deux enfants, "Harry" a traversé la vie de ses contemporains avec élégance et panache, déguisant en normalité triomphante son profond exil intérieur au sein d'une société qui s'est consciencieusement employée à la réduire au statut de "femme de" et d'artiste confidentielle.
La mort brutale de son mari signe, pour Harriet, un retour aussi tardif qu'impérieux à une vocation trop longtemps muselée qu'elle choisit de libérer en recourant, à deux reprises, à une mystification destinée à prouver le bien-fondé de ses soupçons quant au sexisme du monde de l'art. Mais l'éclatant succès de l'entreprise l'incite alors à signer témérairement un pacte avec le diable en la personne d'un troisième "partenaire" masculin, artiste renommé, dont le jeu pervers va lui porter le coup de grâce.
Gravitant de masques en masques et sur un mode choral autour de la formidable création romanesque que constitue le personnage de Harriet Burden, Un monde flamboyant s'impose comme une fiction vertigineuse où s'incarnent les enjeux de la représentation du monde en tant que réinvention permanente des infinis langages du désir.
"Tu seras toujours la femme de ma vie". Dans le vacarme d'un réveillon de nouvel an, Maria n'entend pas ce que Floki, son mari, lui annonce : il la quitte pour son collègue, spécialiste comme lui de la théorie du chaos. Heureusement, dans la nuit de l'hiver polaire, Perla est là, charitable voisine d'à peine un mètre vingt, co-auteur de romans policiers et conseillère conjugale, qui surgit à tout moment de son appartement de l'entresol pour secourir fort à propos la belle délaissée...
Ni Perla la naine surdouée, ni Maria l'épouse idéale démunie devant une orientation sexuelle désormais incompatible, ni les autres acteurs de cette comédie dramatique à l'islandaise adorables bambins, belles-familles consternées ou complices, père génétique inattendu ne détournent le lecteur d'une alerte cocasserie de ton, d'une sorte d'enjouement tendre, de brio ininterrompu qui font de l'Exception un grand roman de la déconstruction et de la reconstruction narcissique à la portée du commun des mortels.
L'Exception est un roman d'états d'âme. Il fait du bien, est agréable et se lit vite. N'est-ce pas la définition d'une bonne lecture d'été ?
L'Australie n'est pas seulement célèbre pour ses kangourous, ses drag-queens et ses surfeurs. On y trouve aussi les bestioles les plus voraces et venimeuses du globe, des déserts où mieux vaut ne pas s'aventurer pour un petit besoin, et puis de drôles de gens persuadés que vous les prenez pour des ploucs du bout des antipodes. Bill Bryson, l'illustre auteur chez Payot de Motel Blues et American Rigolos, aimerait ressembler à Indiana Jones plutôt qu'à Mister Bean. Le voici donc surarmé de courage pour sillonner l'Australie et en aborder les thèmes les plus divers: sa flore, sa faune et sa population, mais aussi l'histoire très singulière de son exploration et de sa colonisation, sans oublier la " question aborigène ", car si une plume aussi caustique traite d'un sujet aussi grave, c'est pour mieux nous en révéler toutes les aberrations.
Un périple désopilant à travers l'Australie qui a également l'avantage d'être très instructif sur les différents aspects de ce continent des antipodes.
De retour aux États-Unis après avoir vécu vingt ans en Angleterre, Bill Bryson s'étonne : " Les Américains ont produit plus de prix Nobel que le reste du monde réuni. Et pourtant, selon un sondage, 13 pour 100 des Américaines sont incapables de dire si elles portent leur slip sous ou sur leurs collants. " Durant les dix-huit premiers mois de son établissement en Nouvelle-Angleterre, notre héros se lance alors à la " redécouverte " de l'Amérique avec l'humour pour seule arme. Rien n'échappe à son sens de l'observation ni à son manque de sens pratique. Il lui faut guerroyer avec l'administration et les supermarchés, avec la publicité et les séries télé, avec l'informatique et le jardinage, avec les créatures de la forêt et son coiffeur, et même avec son épouse britannique, qui deviendra vite une Américaine accomplie.
Toujours aussi drôle et interessant, un autre récit de Bill Bryson, aux USA cette fois.
A l'occasion de la visite de l'exposition "La bande dessinée reportage" aux ABD, Catherine a découvert et particulièrement apprécié la technique de dessin d'Emmanuel Lepage qui utilise l'aquarelle, les crayonnés noirs, le pastel...
2 albums déjà disponibles à la bibliothèque : Un printemps à Tchernobyl et Voyage aux îles de la Désolation
Petite-Feuille n'a qu'un rêve : avoir des poussins et pouvoir vivre comme elle l'entend. Echappée du poulailler, elle trouve un jour un oeuf abandonné et décide de le couver. Enfin, elle va devenir mère ! Mais pourquoi son ami le colvert se donne-t-il autant de mal pour les protéger de la belette ? C'est sûr, le petit qui naîtra ne sera pas comme les autres...
Un conte charmant sur le thème "comment vivre sa vie". Curiosité : en Angleterre, ce livre est au rayon adultes, en France, on le trouve en jeunesse.
En 1903, une jeune Ecossaise, Mary Mackenzie, embarque pour la Chine où elle doit épouser son fiancé, l'attaché militaire britannique. Fascinée par la vie à Pékin au lendemain de la Révolte des Boxers, Mary affiche une curiosité d'esprit rapidement désapprouvée par la communauté européenne. Une liaison avec un officier japonais, dont elle attend un enfant, la mettra définitivement au ban de la société. Rejetée par son mari, Mary fuira au Japon dans des conditions dramatiques. Une odeur de gingembre est le passionnant récit de sa survie dans une culture totalement étrangère, à laquelle elle réussira à s'intégrer grâce à son courage et à son intelligence.
Sous forme d'un mélange de lettres et de journal intime, ce livre raconte la formidable histoire d'une femme qui va souffrir des préjugés de son époque.
Physiciens, mathématicien et militaire, ils ont été les acteurs cruciaux autant que discrets d'une aventure qui les dépassait : la Seconde Guerre mondiale. Un jour, une nuit, en songeant dans la rue ou en rêvant au clair de lune, ils ont eu un éclair de lucidité qui a changé la face du monde.
Cette BD est plus intéressante pour son texte que pour ses dessins (mais Véronique n'est pas fan de Baudouin et de son trait très noir). De Werner Heisenberg, l'incertain, Alan Turing, l'affranchi, Leo Szilard, le prophète errant et Hugh Dowding, le chevalier du ciel, Véronique ne connaissait que les deux premiers et c'est passionné pour Leo Szilard.